Voyage Decouverte - Solidarité
au Burkina Faso 2014


Depuis 5 ans, l'équipe "Découverte - Solidarité" de l'aumônerie des lycéens de la paroisse est en lien avec le village sahélien de La Toden, à 150 km au nord de la capitale du Burkina Faso. Un 1er séjour là-bas a eu lieu en 2010. Invités à y revenir, un 2ème voyage a été organisé en 2012.
Depuis, les liens avec les personnes rencontrées ont été gardés. Des actions de solidarité ont été menées par le groupe (voir l'album photos et le calendrier).
Pendant deux années, un petit groupe s'est préparé à un nouveau voyage là-bas. L'objectif de ce séjour est de vivre la découverte et la solidarité par la rencontre, le partage d'une vie complètement différente de la notre.

Et le 19 juillet, nous arrivons à Ouagadougou. Une 1ère découverte pour Batiste et Clément. Des odeurs, des bruits, l'air chaud et humide déjà conus pour Camille et Marie-Noëlle.
C'est de nuit que nous arrivons chez le Père Michel. Nous passerons la 1ère semaine dans son ermitage, dans la brousse, près du village de Tang Séga. Le Père Michel, grand connaisseur de l'Afrique pour y vivre depuis de nombreuses années, est un ermite québécois à la vie sociale bien remplie. Il est également sourcier et implante des forages dans le pays.
Le lendemain matin, nous découvrons le paysage qui nous entoure.

cour


C'est la saison des pluies, appelée aussi période de soudure pendant laquelle les greniers à céréales sont presques vides et la nouvelle récolte pas encore faite. Les récoltes de l'année dépendent de ces quelques semaines de pluie.
C'est dimanche. Nous assistons à la messe du village. La grande église est bondée. De nombreuses personnes suivent la célébration dehors. Père Michel nous présente à l'assemblée. A la fin, nous remercions les paroissiens de leur accueil chaleureux et apprécions les chants et les danses rythmés.

intérieurdehors


Pendant cette 1ère semaine ici, nous vivons de nombreuses rencontres et découvrons un peu la vie locale. Nous rendons d'abord visite au chef coutumier du village. Il nous explique son rôle de sage, de médiateur quand il y a des conflits, de gardien des rites et des coutumes ancestrales.
Un autre jour, nous rencontrons un groupe de femmes organisées en coopérative pour gérer un moulin multifonctionnel.

chefgroupe

La plupart des personnes rencontrées appartiennent à l'ethnie des Mossis et parlent le mooré. Nous apprenons quelques mots et Batiste et Clément profitent d'un petit tour au marché pour aller perfectionner leur vocabulaire auprès de jeunes coiffeuses.
Au marché toujours, nous goûtons l'alcool de mil, le dolo, dans des calebasses.

dolodolo


Nous ne goûterons pas au poisson séché, mais nous le sentons de loin ! Nous parcourons les allées du grand marché de Pissy.

poissonvendeuse



Le Père Michel nous a prêté sa voiture, ce qui nous permet de rayonner autour de Tang Séga. Le long de la piste en terre, nous apercevons d'autres cours entourées de champs de mil dans lesquels des femmes et des enfants travaillent, chacun avec une daba. Nous croisons des troupeaux guidés par leurs jeunes gardiens. Nous remarquons aussi des mosquées, des boutiques, des points d'eau, de grands arbres et des baobabs, des panneaux inhabituels près de village de Bazoulé...

troupeaupanneau


A côté de l'ermitage, habite une famille de Peuls, une autre ethnie. Nous leur rendons visite un soir, au moment où le troupeau de chèvres et de zébus est ramené par son jeune gardien de 16 ans, après toute la journée passée en brousse. Nous assistons à la traite et goûtons le lait encore tiède. Pendant ce temps, la jeune femme prépare le repas dehors, au feu de bois. Nous passons un long moment avec cette famille.

traitefemme


Un autre long moment avec Pascal, un peu plus loin. Il nous montre son élevage de lapins, poulets et cochons qui lui sert à financer la suite de ses études. Pascal nous invitera un soir à manger chez lui, dehors dans la nuit noire comme c'est l'habitude. Il a préparé du poulet bicyclette. Très dur, très bon !

pascal


Tous les jours, nous notons sur notre cahier de bord nos rencontres, nos découvertes, nos étonnements...
Nous rendons visite au directeur de l'école primaire de Lugsi et à un instituteur. Ils nous décrivent leurs conditions de travail : 80 à 100 élèves par classe, assis à des bureaux très étroits, dans des classes sombres où il fait très, très chaud ! Mais tout le monde travaille. les bons résultats aux examens le montrent.
L'accueil par toutes les personnes rencontrées a toujours été très chaleureux et plusieurs nous ont donné un poulet en remerciement de notre visite, de photos offertes ou de l'intérêt porté.

poulet


Durant cette semaine, nous avons également travaillé pour "les Amitiés Lugsi", une association libournaise qui projette de participer à la construction d'une nouvelle école primaire dans le village, après avoir construit un collège avec les habitants les années passées, tout à côté. En servant de relais entre cette association et les personnes concernées par ce projet, nous avons été solidaires... de personnes elles-mêmes solidaires. Une nouvelle expérience pour nous. La solidarité peut se vivre de cette façon là.

collège
le collège et les jardins familiaux


Cette 1ère semaine à Lugsi passe très vite. Le dernier jour, nous plantons un moringa olifeira. Déjà, nous disons au revoir au Père Michel et partons à Ouaga où Sr Agnès viendra nous chercher pour nous conduire à La Toden.
La circulation dans la capitale est impressionnante ! Du monde partout, à pieds, en camion, en scoot, à vélo, en charette, en voiture... Nous sommes les seuls à attacher notre ceinture et à respecter le code de la route.

scootfemme


Nous apprécions le petit arrêt à Yako pour acheter quelques bananes délicieuses puis nous quittons la route goudronnée pour 25 km de piste. "Nous allons danser" prévient Sr Agnès... Effectivement, il faudra presque 1 heure de chaos pour atteindre La Toden !
"Bonne arrivée"! C'est ainsi que nous sommes accueillis par les nouvelles soeurs de la communauté et par sr Perpétue. Nous remarquons tout de suite qu'il y a désormais l'électricité et l'eau courante à la mission. Mais ce 1er soir, il y a une coupure de courant. Les soeurs sont désolées de nous accueillir dans le noir.
Dès notre arrivée, elles nous remercient du financement des travaux d'adduction d'eau et nous chargent de remercier tous ceux qui ont participé. "Notre vie en a été changée" nous disent-elles. Elles remercient aussi pour les affaires que nous leur donnons pour le collège, le centre de tissage et le CREN. Nous remettons à Sr Agnès, infirmière, l'équivalent de 150 € en francs CFA pour l'achat de lait maternisé. Grand merci à tous ceux qui ont parcipé à ces dons !

robinet d'eauaffaires


Cela fait 10 jours que nous sommes au Burkina Faso. Il fait chaud, lourd, les moustiques attaquent et aiment tout particulièrement Clément et Marie-No. Pas de problème de santé, mais la fatigue est là pour chacun.
Pourtant, nous retrouvons ou découvrons avec joie la mission et le village, les cours, les champs de mil, les canaris pour stocker l'eau le lond des murs, les jeux des gamins, les gros margouillats...

canarisgamins


Nous remarquons le développement du réseau électrique le long des pistes secondaires permettant l'ouverture de nouvelles boutiques. Nous les découvrons au grand marché qui a lieu tous les 3 jours, autour de l'immense baobab.
Sur les étals, tout, ou presque est proposé : des légumes, des épices, du sel, du poisson séché, du gombo pour la sauce du tô, des pagnes colorés, des outils, des médicaments, de la viande repérée par les vautours nombreux en cet endroit... Nous achetons des calebasses, Batiste marchande une daba, nous nous régalons de beignets d'arachides...

baobabachat daba


Nous croisons des personnes rencontrées lors des voyages précédents comme le frère d'Ernest, boulanger, qui nous offre du pain encore chaud. Il nous montre son nouveau four en terre, construit tout près du marché.

boulangeriefour à pain


Des groupes de gamins nous accompagnent et beaucoup de personnes nous saluent. Occasion, pour nous, de dire les quelques mots de mooré que nous connaissons.

groupe

Pendant cette semaine, nous partageons des moments de la vie quotidienne des habitants. Avec Bertille, tisseuse au centre social. Celui-ci est en rpincipe fermé pendant la saison des pluies puisque tout le monde travaille aux champs. Mais l'apprentissage de la technique du tissage est difficile et Bertille a besoin de s'exercer. Nous passons du temps avec elle, la regardant nouer patiemment tous les fils, puis les tendre et les fixer avec une grosse pierre. Le tissage peut alors commencer. Nous réalisons davantage tout le travail nécessaire à la réalisation d'un tissage !

Bertille


Nous récupérons aussi notre commande. Les dons récoltés pendant la veillé Taizé ont permis d'en payer une partie à l'avance, suivant le même principe que le commerce équitable. Sr Perpétue nous explique que cette commande a permis à quelques femmes d'avoir du travail pendant plusieurs semaines.

commande

Nous passons les mardi et jeudi matins avec Pauline et Delphine, animatrices au CREN (Centre de Récupération et d'Education Nutritionnelle). Quelques femmes sont là, avec leur enfant. Certaines viennent de loin, le plus souvent à pied. Chaque enfant est pesé puis mesuré. Beaucoup d'entre eux présentent un retard dans leur développement. Pauline et Delphine distribuent des compléments alimentaires, du lait maternisé et des médicaments quand c'est nécessaire et que les stocks le permettent. Nous avons été particulièrement touchés par un papa qui a effectué 60 km aller-retour en vélo sur la piste pour obtenir une ration de bouillie enrichie pour son enfant.

crencren

Le dimanche matin, nous assitons à la messe en mooré. Comme à Lugsi, il y a beaucoup de monde.
Un peu plus tard, nous retrouvons Lucie. Elle a 20 ans. Elle est fière de nous annoncer son passage en 6ème !
Dimanche est aussi le jour de repos de Jean, le cuisinier. Nous préparons un repas français pour les soeurs qu'elles apprécient bien.
En fin de journée, nous nous réunissons avec les soeurs, dehors, pour décortiquer avec elles les arachides ou effeuiller des plantes. Elles seront séchées, puis cuites dans l'eau pour accompagner le mil. Ces moments sont des temps d'échanges et de discussion sensemble.

effeuillage

Nous passons aussi du temps avec Cyril. Il nous invite à partager un repas dans sa cour, un soir. Le sujet des pluies revient souvent dans la discussion. Bien que tardives cette année, elles sont pour l'instant suffisantes et régulières. Mais demain ? Il nous apprend qu'il élève aussi quelques zébus afin de financer les études de ses enfants. Avant de partir, nous lui offrons quelques cadeaux pour lui et sa famille. il nous raccompagne jusqu'à la mission et part passer la nuit plus loin, dans la brousse, afin de veiller sur ses quelques bêtes et la volaille.

chez cyril

Un autre soir, c'est Ernest qui nous invite à partager un repas avec sa famille. Marie-No prépare le riz avec les femmes dans le coin cuisine. Pendant ce temps, les garçons vont avec Ernest tuer le pouler. Au repas, Batiste et Clément goûteront le tô à la sauce baobab et se resserviront...de riz seulement. Ernest parle des campagnes de reboisement, de son nouveau travail d'électricien. Alice, sa femme, de son engagement paroissial et leurs enfants nous montrent leurs cahiers d'école. Nous passons une longue soirée dans leur cour, entourés des enfants et des nombreux cousins et neveux qui mangeront après nous. Le retour à la mission se fera dans la nuit noire sous un magnifique ciel étoilé avec, dans les mains, une belle panière offerte par Alice.

chez ernestcheez ernest

Pendant ce séjour, nous rencontrons aussi deux jeunes professionnels aidés dans leur lancement dans la vie active par des micro crédits. Mariette est couturière et a fait sa formation au centre social de la mission. Elle nous explique son parcours professionnel tout en finissant une commande. Installée depuis un an environ, son activité est lancée et elle commence à rembourser son crédit.
Un peu plus loin, Brice, mécanicien, s'est associé à son père afin de développer l'activité leur permettant de travailler tous les deux. Lui aussi a commencé a rembourser son crédit.

mariettecren

En repartant à la mission, nous croisons des bus, impressionnés par leur chargement !

bus

En plus du centre social et du CREN, les soeurs accueillent, dans leur collège et lycée, 235 élèves dont 96 internes, catholiques, protestantes, musulmanes, animistes... Nous sommes sensibles aux initiatives mises en place que Sr Clarisse nous expliquent visant à l'aprentissage d'un respect de l'autre et à un vivre ensemble.

sr clarissecollège

Pendant ce séjour, plusieurs orages éclateront. Pluie attendue pour les cultures, mais toujours redoutées pour les habitations fragiles bâties en terre !

chez cyril

Nous avons été surpris et touchés aussi par plusieurs visites inattendues de personnes que nous ne connaissons pas, venues nous remercier de l'aide apportée en 2012, lors de la famine.

chez ernest

Le séjour touche à sa fin. La veille du départ, Cyril et Ernest nous invitent au maquis. Ils ont même prévu des morceaux de viande grillée et du pain à partager. Là, ils nous disent combien ils apprécient que nous revenions les voir, l'intérêt que nous portons à ce qu'ils vivent, à leur famille, à leur village. De notre côté, nous remarquons que la relation avec eux est plus facile que la 1ère année, des liens se sont tissés, les sujets abordés sont plus nombreux.

maquis

Dernier soir à La Toden. C'est l'heure du bilan du séjour avec les soeurs. De nombreux mercis réciproques sont échangés. Pendant ce temps de bilan, plusieurs soeurs rencontrées les années passées nous tléléphonent pour nous souhaiter un bon retour.
Dernière photo. Nous repartons vers Ouagadougou.

groupe

Nous passons les 2 derniers jours à la capitale. Batiste et Clément sont chargés d'organiser le programme. Nous visitons l'atelier de plusieurs artisans et nous admirons leur savoir faire.

atelierstatuette

C'est le retour. Une escale à Niamey. Un changement d'avion à Paris. Nous arrivons à Mérignac le lendemain, fatigués mais heureux. Alain-Pierre est là, toutes les valises aussi. Nous partageons un dernier repas tous ensemble...et nous commençons à essayer de raconter...
Découvrir... Rencontrer... Etre solidaire... C'était nos objectifs. C'est ce que nous avons vécu à Tang Séga puis à La Toden. On nous demandera très souvent : "qu'est-ce que vous avez fait là-bas ?" Et nous de répondre : "rien "! Et c'est vrai. Nous n'avons pas fait grand chose. Mais nous avons découvert des paysages, des villages, des hommes, des femmes, des enfants à la vie bien différente de la notre !

gaminfillette

La solidarité : nous l'avons d'abord vécue entre nous bien avant le départ et autour de nous. Là-bas, nous avons été les témoins d'intiatives solidaires et avons passé du temps pour les Amitiés Lugsi". Nous l'avons aussi vécue matériellement, financièrement, mais surtout par le partage de moments de vie souvent surprenants. Une solidairté discrète mais réelle, vécue à travers l'accueil reçu, les rencontres, l'écoute et les relations tissées au fil des jours.
Un jour où nous discutions avec Sr Perpétue, celle-ci nous annonce sa venue prochaine en France pour des soins médicaux. Et soudain elle nous pose cette question : "Et moi ? Qu'est-ce que je peux faire pour aider les personnes qui nous aident en France"? Cette question est, pour nous, au coeur de notre démarche solidaire : un intérêt, une entraide réciproques.
Recevoir - Donner
Donner - Recevoir
Alors spontanément, nous lui répondons : 'que vous veniez les rencontrer lorsque vous serez en France. Et raconter qui vous êtes, votre vie au Burkina Faso. Nous ouvrir à une réalité que nous ne connaissons pas". Ce projet là est en cours...

sr perpétue

Le retour en France n'est pas le moment le plus agréable de l'aventure. Le décalage est grand entre ici et là-bas.
Nou avons été impressionnés par les très nombreuses initiatives de beaucoup de personnes, leur débrouillardise, leur courage !

pascal

Nous avons été bousculés dans notre manière de vivre, dans nos choix, nos comportements, notre mode de vie. Nous revenons grandis et enrichis, plus ouverts, nous semble-t-il, sur ce qui nous entoure.
Nous gardons le désir de vivre la découverte et la solidarité ici et ailleurs.
Notre équipe change. Nous avons accueilli Lory, Cindy, Julie et Antoine. Ensemble, nous allons poursuivre notre réflexion et mener d'autres actions pour vivre la solidarité autour de nous et plus loin.
... Et pourquoi pas ? Nous préparer à repartir là-bas !...
Découvrir... Etre solidaire...
L'aventure continue !!!


L'équipe



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